Titrisation : Définition du concept, avantages, inconvénients

La titrisation est une opération financière assez complexe et peu connue et pourtant, elle a vu le jour en 1960. Elle a eu du succès en 1960 aux États-Unis et ce n’est qu’en 1988 qu’elle est arrivée en France. Pour être plus précis, la titrisation est arrivée en France le 23 décembre 1988 et elle a tout de suite intéressé ceux qui étaient en quête de sources de financement singulière, mais légale. Si vous aussi, vous cherchez une source de financement, voici l’essentiel à retenir sur la titrisation.

Qu’est-ce que la titrisation ?

On appelle titrisation, le processus par lequel une entreprise regroupe ses différents actifs financiers ou ses dettes pour former un instrument financier consolidé qui est émis à l’intention des investisseurs. En retour, les investisseurs dans ces titres reçoivent des intérêts.

Concrètement, ce processus renforce la liquidité sur le marché et on le considère même comme un outil utile, en particulier pour les sociétés financières, car il les aide à lever des fonds. Si par exemple, une entreprise a déjà accordé un grand nombre de prêts à ses clients et souhaite en augmenter le nombre, la pratique de la titrisation peut lui venir en aide. Dans ce cas, l’entreprise peut regrouper ses actifs et ses dettes, former des instruments financiers et les émettre ensuite auprès d’investisseurs. Cela permet à l’entreprise de lever des capitaux et de fournir davantage de prêts à ses clients. D’autre part, les investisseurs sont en mesure de diversifier leurs portefeuilles et d’obtenir des rendements de qualité.

En somme, les investisseurs titrisent généralement les dettes, transformant les contrats en un ensemble d’actions dont le taux de rendement est basé sur la valeur future des paiements. Une fois que ces actifs illiquides sont conditionnés et vendus à des investisseurs tiers, ces derniers sont libres de les négocier.

Pour en savoir un peu plus, visionnez ceci :

La titrisation classique

Cette opération de titrisation est celle qui a existé en premier. Elle a pour objectif d’obtenir une source de financement et d’améliorer la gestion du bilan et donc, l’initiateur définit un panier d’actifs homogènes pour les rendre titrisables.

Une fois défini, ce panier d’actifs sera transféré à l’entité qui titrise à la valeur nominale pour qu’elle procède à un tranchage. À partir de là, chaque tranche aura ses propres caractéristiques de risques et de rendement.

Dans ce système, certains sont moins protégés que d’autres en cas de créances non honorées et l’ordre des paiements n’est pas le même pour tous.

La titrisation synthétique

Ce système est assez récent et il consiste à ne pas prévoir de vente effective de créances à une entité de titrisation. Aussi, dans ce système, il n’y aura pas de transfert d’actifs, mais de risque par le biais d’un dérivé de crédit.

Notez qu’un dérivé de crédit est un outil financier ayant pour but de transférer le risque de crédit d’un actif d’une contrepartie vers une autre contrepartie grâce à des accords bilatéraux et donc, s’il y a un défaut de paiement, la contrepartie au contrat dérivé paie les pertes subies par le détenteur des actifs.

Lorsqu’on parle de dérivés de crédits, on souhaite évoquer les Collateralized Debt Obligations et les Credit Default Swaps.

La titrisation : principes et fonctionnement

Le fonctionnement de la titrisation des créances est assez compliqué à comprendre pour ceux qui ne sont pas familiers avec le mode de la finance. En effet, comme c’est une action assez complexe est peu connue, elle reste abstraite pour la plupart des gens. Notez donc que cette opération se fait souvent en trois étapes :

Première étape : un cédant vend un actif ou un portefeuille d’actifs à un émetteur d’obligations pour en faire des titres négociables et liquides

Seconde étape : l’émetteur, la société ad hoc ou l’entité ad hoc achète cet actif ou ce portefeuille d’actifs et émet des obligations sur le marché des capitaux

Troisième étape : les obligations sur le marché des capitaux sont achetées par des investisseurs ou des institutions financières.

Peu importe la nature de l’actif, il peut être titrisé tant qu’il génère des flux de trésorerie. Pour mettre en place une titrisation, il faudra collecter les données concernant les actifs titrisés, mettre en place un document juridique légal et revoir les procédures internes de la banque qui initie l’action.

Quels sont les avantages d’utiliser la titrisation ?

Habituellement, la titrisation est utilisée pour lever des fonds importants et peut être avantageuse pour votre entreprise si vous recherchez des investissements. Avec ce genre de processus :

  • L’entité ad hoc est entièrement distincte de l’entreprise d’origine,
  • En général, les taux d’intérêt payables sur les obligations titrisées vendues par une entité ad hoc sont inférieurs à ceux des obligations d’entreprise,
  • Les sociétés privées ont accès à des marchés de capitaux plus larges, tant nationaux qu’internationaux
  • Les actionnaires peuvent conserver la propriété non diluée de l’entreprise
  • Les actifs incorporels tels que les brevets et les droits d’auteur peuvent être utilisés comme garantie pour lever des fonds,
  • Les actifs de la structure ad hoc sont protégés, même si votre entreprise connaît des problèmes financiers, ce qui réduit le risque de crédit pour les investisseurs.
  • Une entité ad hoc a généralement une excellente cote de crédit, de sorte que les investisseurs réglementés (tels que les compagnies d’assurance et les fonds de pension) trouveront plus facile d’acheter des obligations que celles d’une société privée.

Ainsi, si vous souhaitez lever des fonds sans trop perdre de temps, intéressez-vous à la titrisation.

Quels sont les inconvénients de la titrisation ?

Même si la titrisation semble être une bonne solution, il y a aussi des inconvénients à prendre en compte. En effet :

  • Il peut s’agir d’une manière compliquée et coûteuse de lever des capitaux à long terme – bien que moins coûteuse que l’introduction en bourse d’actions entières
  • Elle peut restreindre la capacité de votre entreprise à lever des fonds à l’avenir
  • Il est possible de perdre le contrôle direct de certains actifs de l’entreprise – ce qui pourrait réduire la valeur de l’entreprise en cas d’introduction en bourse
  • Il peut vous en coûter beaucoup si vous voulez reprendre vos actifs et fermer le SPV.

Avant de vous lancer dans cette aventure, considérez ces inconvénients qui peuvent réellement être lourds sur le long terme.

La titrisation de créances : quels sont les intérêts ?

Si l’on encourage tant cette pratique financière, c’est parce qu’elle apporte certains intérêts pour l’investisseur et le vendeur. Voici d’ailleurs les informations à retenir à ce propos.

Les intérêts pour l’investisseur

Avec la titrisation, l’investisseur peut investir dans de nouvelles classes d’actifs et il peut aussi diversifier son portefeuille d’actifs, en optant pour des produits peu risqués.

Il peut répondre à des besoins spécifiques et ponctuels de ses propres investisseurs et il peut même réaliser d’éventuelles plus-values quand vient la cession des titres.

Les intérêts pour le vendeur

Pour le vendeur, que l’on appelle également le cédant, il s’agit d’un transfert de risques intéressants et d’une réduction de coûts d’intérêts. En outre, grâce à la titrisation, le vendeur peut réduire les besoins en fonds propres, en optimisant la rentabilité.

Enfin, notez que la titrisation constitue une solution alternative au financement bancaire classique et donc, elle permet d’étendre le groupe d’investisseurs dont une entreprise peut bien disposer.

Bien évidemment, cela permet la transformation immédiate du portefeuille illiquide en des titres liquides et concrets avec l’aide d’investisseurs actifs sur le marché des capitaux.

La titrisation de créances : quels sont les risques ?

Même si la titrisation peut être une solution plus ou moins efficace, et très intéressante d’ailleurs, elle comporte certains risques qu’il ne faut pas négliger.

Le premier qu’il convient de mentionner, c’est la perte financière que peut entrainer le transfert de risques chez l’investisseur. En effet, si les flux générés sont faibles et si le portefeuille n’a pas la qualité escomptée, l’investisseur peut être en danger…

L’autre risque non négligeable c’est le fait que la titrisation est en mesure de provoquer les couts de montage considérablement élevés, à cause du nombre d’intervenants et des opérations plus ou moins complexes.

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